Gilet vintage d'une centenaire
Elle aimait se tricoter des pulls et des gilets comme celui-ci.
Lorsqu'elle nous a quittés il y a un peu plus de 16 ans, et que l'on
m'a demandé si je souhaitais conserver de ses vêtements, j'ai tout
de suite pensé à ce gilet, pour l'avoir souvent vue le porter, d'aussi
loin que je me souvienne, lorsque j'étais encore toute petite...
et pour la beauté du point ajouré qu'elle avait choisi.
J'avais toujours eu le projet de le teindre en gris ou noir, pour le porter
à mon tour, bien m'en a pris de demander conseil en la matière aux
expertes sur Instagram... et n'étant pas sûre que c'est 100% laine,
je vais le garder tel quel pour ne pas risquer de le gâcher, car
j'ai appris que si c'est un mélange de fils, ceux-ci réagiraient
différemment à la teinture pour un résultat...
en demi-teinte, c'est à dire décevant.
Je ne porte pas de couleurs aussi vives, mais après tout
c'est la tendance ces temps-ci. Alors je me suis juste contentée
de changer les boutons métalliques en boutons de nacre.
Je ne m'étais jamais autorisée à le porter jusqu'à présent.
Le vert ne fait pas partie de ma garde-robe mais porté
sur un jean, il me plaît plutôt bien ! Et il sera tout
aussi sympa aux beaux jours sur du blanc...
Juste quelques détails sur ma grand-tante :
elle ne portait que des gilets et pulls aux manches trois-quarts...
c'est Elle qui m' appris à tricoter lorsque j'avais 9 ans...
et elle aurait eu 100 ans aujourd'hui...
Gilet réalisé il y a très longtemps en fil vert émeraude, matière
inconnue mais agréable à porter, et qui a gardé une très bonne tenue.
Tricoté au point de jours en angle avec une bordure en côtes 1/1,
et une bande d'encolure et de boutonnage au point de riz... Il
n'est pas impossible qu'elle l'ait composé à partir des points
expliqués dans son Encyclopédie des Ouvrages de Dames,
de Thérèse de Dillmont, dont elle se servait souvent.
Boutons métalliques d'origine, changés en boutons de nacre, pour
la petite histoire le fil fait partie du stock de bobines qu'elle
m'avait donné de son vivant, avec sa machine à coudre.
Elle avait choisi d'amusants boutons ! Je les réutiliserai,
lorsque l'ouvrage adéquat se présentera sous mes doigts !
Le style doit être comme un vernis transparent, il ne doit pas altérer
les couleurs, ou les faits et pensées sur lesquels il est placé.
Stendhal